Just-le-Martel 26
septembre - 4 octobre 2015
Le 34e Salon
International de la Caricature, du Dessin de Presse et d’Humour de
Saint-Just-le-Martel se tiendra du 27 septembre au 5 octobre 2015
34ème édition du
SALON INTERNATIONALDE LA CARICATURE,
DU DESSIN DE PRESSE et D'HUMOUR26 SEPTEMBRE - 4
OCTOBRE 2015 SUR LE THÈME "
LA LIBERTÉ D'EN RIRE" :* HOMMAGE AUX
DESSINATEURS DE CHARLIE-HEBDO- WOLINSKI :
Reconstitution de son bureau et de sa table de travail
grâce à la donation effectuée par Maryse Wolinski.
Maryse Wolinski :
"Je suis en colère"
Propos recueillis par Nadia Le Brun, le 3 Juin 2015, pour Le Parisien :
"Ma vie sans lui est difficile. Son regard sur moi, sa protection, nos
longs échanges, notre amour me manquent. En 47 ans de vie commune, notre couple
s'est construit comme une cathédrale. C'est comme si on m'avait arraché une
partie de moi-même. L'absence de Georges m'est insupportable.
Tout est resté à
l'identique dans votre appartement, pourquoi ?
Pour vivre encore un peu avec lui. C'est comme s'il était parti en
voyage... Mais, il ne reviendra pas. Et je vais devoir déménager. Notre
propriétaire veut reprendre ce bel espace pour son fils. C'est violent. Pour la
première fois, quelques jours avant sa mort, on avait envisagé d'acheter un
appartement. Je le revois faire les comptes. Ce qu'il ne faisait jamais. Comme
je fais don de l'atelier de travail de Georges au musée du Dessin de presse et
d'humour de Saint-Just-le-Martel, il ne faut rien bouger pour qu'il reste
authentique. Ce sera le début du déménagement. (...)
Si Georges pouvait
parler, que dirait-il ?
"Bande de connards" pour les frères Kouachi et la même chose pour
ceux qui n'ont pas su les protéger, lui et ses amis, ses frères. Georges était
morose depuis le mois de novembre. D'après Caroline Fourest, en conférence de
rédaction, il aurait dit qu'il avait peur. Se sentait-il en danger ? Il ne m'en
parlait pas, sans doute pour me protéger. Lui n'a jamais caricaturé Mahomet.
Mais il est mort, le crayon à la main, et pour la liberté de penser.
Et à vous, que
dirait-il ?
"Ma pauvre chérie, à toi les emmerdes !" Ou bien : "Tu vas
refaire ta vie, c'est sûr". Ou encore : "Es-tu heureuse d'être libre
?" Ce à quoi, je rétorquerais : Je l'ai toujours été, mais maintenant je
n'ai plus envie de l'être". Cette absence est intolérable. Comme un trop
long silence, un désert.
Qu'avez-vous appris
sur vous, sur lui, depuis l'attentat ?
J'ai puisé une force en moi qui m'était inconnue. La colère qui m'anime me
pousse à vouloir connaître tous les détails de l'affaire. Pour éclaircir
quelques points.
C'est-à-dire ?
Georges n'assistait pas régulièrement à la conférence de rédaction,
d'autres non plus. Ce jour-là, ils étaient tous présents. Pur hasard ? Un
service spécialisé avait fait des recommandations sur la sécurité du lieu. Mais
les travaux n'ont pas été effectués... J'ai rendez-vous avec la juge
d'instruction et je compte lui faire part de mes interrogations. En allant
recevoir le prix Hermès en Tunisie en l'honneur de Georges, on m'a fait visiter
le cimetière juif de Tunis et j'ai découvert la tombe de son père, assassiné
par balles, lui aussi.
Pourriez-vous
pardonner pour mieux faire votre deuil ?
Peut-on déjà "faire son deuil"? Une expression que mon mari
détestait.
Avez-vous des
projets ?
La lettre ouverte qu'il m'avait écrite, en 1978, pour me signifier tout son
amour, après dix ans de mariage, va être rééditée aux éditions du Seuil. Je
suis en train d'en écrire la préface. Et la première pièce de Georges, "Je
ne veux pas mourir idiot", va être adaptée au théâtre Déjazet, en
septembre prochain. Et plusieurs médiathèques qui vont être inaugurées
porteront son nom".
- "Coups de
coeur" pour TIGNOUS, HONORÉ...
TIGNOUS:
Une semaine après
l'attentat, Chloé Tignous, son épouse, s'est confiée dans la matinale de
RTL.Très émue, elle a rendu hommage à son mari et a salué le travail des
«rescapés».
«Je suis contente qu'on rende aussi hommage à l'homme qu'il était, c'est
l'homme qu'il était qui faisait le dessinateur», confie-t-elle.
Á la découverte de la une du Charlie Hebdo de cette semaine, Chloé exprime
son bonheur et sa gratitude. «Ça a été une surprise pour moi de voir la
couverture, raconte-t-elle. Je les trouve merveilleux. Je pense que Tignous
serait hyper fier d'eux. C'est un très très beau pied de nez. Que Charlie sorte
à 3 millions d'exemplaires c'est la plus belle revanche qu'on pouvait prendre.
J'ai l'impression que tout à coup des mots comme "citoyen" qui
étaient devenus presque des gros mots ont pris tout leur sens»
«Les gens, à part quelques
cons dangereux, ne sont pas fondamentalement mauvais»
C'est vrai qu'ils étaient tout seuls récemment, reconnaît Chloé. Je pense
qu'aujourd'hui les gens ont pris conscience que toutes ces années de
laisser-aller et d'absence de batailles pour garder ces valeurs-là ont provoqué
la mort, pas de Charlie Hebdo, mais des dessinateurs et des autres. Et ça,
c'est pas possible. Faut avoir confiance finalement dans l'homme,
reconnaît-elle. Les gens, à part quelques cons dangereux, ne sont pas
fondamentalement mauvais.»
Un père et un mari
avant d'être dessinateur
«Avant que ce soit Tignous qui soit mort, c'est mon mari qui est mort, le
père de mes enfants, l'amour de ma vie, confie avec douleur Chloé. J'ai déjà eu
peur pour lui mais j'aurais jamais pensé qu'il serait assassiné. Qu'il soit
mort pour ça, les gens nous disent que ce n'est pas possible. Si les gens sont
capables de se mobiliser autant, alors peut-être que mes enfants et les enfants
de Tignous n'auront plus à vivre ça: alors oui ça me rend heureuse et forte
pour l'avenir et pour eux. Alors maintenant, il ne faut pas que ça retombe»
Bernard Verlhac, de son véritable nom, publiait ses dessins depuis plus de
30 ans. Avec ses confrères dessinateurs Cabu, Wolinski, Honoré, Charb, il travaillait pour
plusieurs hebdomadaires tels Marianne, Charlie Hebdo ou encore le Canard
enchaîné. Son épouse rappelle:«Tignous a toujours dessiné, il a fait l'école de
la rue Madame, l'école Boulle. C'est son regard sur le monde qui était incroyable.
C'était quelqu'un de très humble. Je suis contente qu'on rende aussi hommage à
l'homme qu'il était. C'est l'homme qu'il était qui faisait le dessinateur. Ça
lui arrivait assez souvent de me demander mon avis et on était presque toujours
d'accord, sourit Chloé. Parfois, je trouvais qu'il poussait le bouchon un petit
peu loin. Je n'avais pas son aplomb pour oser. Mais il le faisait avec
tellement de bienveillance que les gens ne le prenaient jamais mal parce que
c'était Tignous. Il disait: 'Moi j'aime tout ce qui est bon.»
"Comment rater
ses vacances", c'est le titre d'un recueil de dessins, signé Pascal Gros et Tignous,.
"Ces dessins avaient été faits à l'été 2014 avec Tignous et on les avait
rassemblés pour l'hebdomadaire Marianne. Toute une partie de ces dessins est
devenue une série d'été dans le journal", explique Pascal Gros.
"On continue comme avant"
C'est Chloé qui a sélectionné les dessins. "Les dessins étaient déjà
plus ou moins sélectionnés puisque c'était un projet de Pascal et de Tignous.
Et puis, il y a eu l'envie avec Pascal de se faire plaisir, de rendre hommage à
Tignous, de les ressortir", explique la veuve du dessinateur.
"Si le thème général, ce sont les vacances, beaucoup de dessins
traitent de la crise, de l'actualité", note Pascal Gros, dont la façon de
dessiner n'a pas changé après l'attentat contre Charlie Hebdo. "On rit de
tout, tout sujet peut-être traité avec humour. Après, la manière de travailler,
il n'y en a pas cinquante (...), on continue comme avant", juge-t-il.
HONORÉ :
La façon dont dessinait Philippe Honoré, dit simplement Honoré, était
l'expression d'un engagement.
Hélène Honoré, trente-quatre ans, fille unique du dessinateur de presse et
illustrateur assassiné le 7 janvier à l'âge de soixante-treize ans dans les locaux de Charlie, prend la
parole (interview à l'Humanité) :
Aviez-vous imaginé
la possibilité de perdre votre papa dans de telles circonstances ? Étiez-vous inquiète ?
Hélène Honoré: "Pas du tout. Lui-même n'était absolument pas inquiet.
Lorsqu'il était en dédicace, il avait l'habitude de ne pas afficher en grand
sur la vitrine qu'il faisait partie de l'équipe de Charlie Hebdo pour éviter
que des gens ne viennent polémiquer ou proférer des insultes. C'est tout.
C'était arrivé, mais cela s'était toujours terminé en rigolade. Les gens ont
bien le droit, encore aujourd'hui, de critiquer Charlie. Il n'y a aucun
problème là-dessus. Mais il y a une différence entre aimer, ne pas aimer,
l'acheter, ne pas l'acheter, trouver ça drôle ou pas, et prendre une
kalachnikov pour venir tuer tout le monde ! Cela, non, nous ne l'imaginions pas. Quand un dessin réalisé dans votre
coin vous amuse, amuse votre entourage, est diffusé auprès de quelques milliers
de lecteurs qui achètent le journal, vous ne pouvez pas imaginer que cela puisse
être utilisé ensuite par des... Je n'ai pas le terme qui puisse les définir...
Faire un journal satirique n'a jamais été perçu comme un acte à risques. On est
en France ! Qu'on apprécie ou non tel ou tel titre, ici la presse travaille dans une
certaine liberté, tout de même. Mon père avait la carte de presse. C'était un
journaliste. Ses dessins, c'était sa façon de penser (...)
Et ces points
communs, vous pouvez mettre des mots dessus ?
Hélène Honoré: Se tenir du côté du plus faible. Du côté de celui est
exploité par le plus fort. Que ce soit dans le cadre de l'entreprise, de
l'immigration et des sans-papiers, du féminisme, par exemple. Au-delà du
militantisme, se tenir du côté du plus faible dans toutes les situations était
sa façon de penser à chaque seconde, une structure mentale qui le faisait se
placer du côté de la femme de tout pays, y compris de France, sur les questions
de prostitution, d'exploitation de cette dernière, en particulier. Le plus
faible en entreprise, ce peut être le salarié face à un employeur. Durant la
guerre d'Algérie, c'étaient les colonisés face aux colonisateurs. Tous ceux qui
sont exploités, opprimés, utilisés par d'autres. Souvent, on se questionnait,
avec beaucoup d'humour : (...) L'idée de se placer du côté de ceux qui vivent de leur travail et
non pas du travail des autres était essentielle pour mon père. Son engagement
en ce sens s'étendait d'ailleurs à tout être vivant, y compris aux animaux dont
certains sont exploités, réduits à l'état de choses, par pur intérêt financier
ou par plaisir pour certains. Il a longtemps été militant dans un syndicat, à
défendre notamment les droits des pigistes. Il était de gauche. Évidemment. Il
a voté Mélenchon à l'élection présidentielle. Mais n'était plus engagé dans un
parti depuis les années 1980, tout en portant grand intérêt à la politique au
sens propre du terme. Il avait intégré ses valeurs. Il les vivait. À travers le
dessin politique, il pouvait s'exprimer. C'est peut-être aussi cela qui a fait
qu'il ne ressentait plus le besoin de militer au sein d'une organisation. Ses
dessins n'avaient pas vocation à imposer quoi que ce soit en tant que tel. Mon
père ne faisait que livrer sa lecture du monde, sans obliger quiconque à penser
comme lui. « Voilà comment ce monde fait écho en moi », c'était le sens de
son travail.
Comment fait écho
en vous la marche de dimanche dernier à Paris ?
Hélène Honoré : Dans cette marche, je distingue deux parties. Il y a eu d'un
côté la marche du peuple, avec tout ce qu'un peuple peut avoir d'hétérogène.
Tout le monde n'était pas là pour les mêmes raisons. C'est au milieu de ce
peuple qui se mobilisait à Paris, avec une émotion plus ou moins construite
politiquement, que j'ai marché. Certains n'avaient pas manifesté depuis trente
ans, disaient-ils. Et toutes ces marches, ces rassemblements incroyables dans
le monde. Incroyable de voir se lever ainsi des foules autour d'un sujet, même
si tout le monde n'est pas d'accord sur tout. Je distingue cela du grand barnum
politico-médiatique. Des chaînes en continu qui montrent tout en temps réel,
sans analyse de rien, et qui passeront très vite à autre chose. Que Hollande
soit là, c'était son rôle. Mais inviter des chefs d'État qui sont loin de
respecter la liberté d'expression dans leur propre pays me paraît politiquement
incompréhensible. On aurait pu craindre, avec les forts clivages qui existent
dans la société française, que ces manifestations ne soient l'occasion, pour
certains individus, de stigmatiser encore les musulmans. Cela n'a pas été le
cas. Au contraire, j'ai senti que les gens reprenaient le chemin de l'action
pour participer à la vie de leur pays. Autour de moi, certains partageaient des
dessins, riaient. Ils devenaient ou redevenaient actifs en politique. Même si
les chefs d'État, au premier rang de la marche, continuaient à faire de la
politique comme avant, comme ils savent la faire. Le peuple, derrière,
s'activait, discutait, posait des actes politiques en imprimant des dessins, en
les distribuant. Et l'éveil populaire s'est réaffirmé mercredi matin, sur les
lieux de vente de presse. Plein de gens dans les rues de Paris dès six heures
du matin pour acheter un journal, ma boulangère n'avait jamais vu ça ! Un véritable événement
politique !
Honoré vivait
depuis longtemps du dessin ?
Hélène Honoré : Dès l'âge de seize ans, il voulait être dessinateur.
C'était son rêve. À la fin des années soixante, il n'était pas absurde de
compter en vivre. Il a dû quitter l'école très jeune pour aider sa mère, dont
l'épicerie avait fait faillite. Autodidacte, il est devenu d'abord dessinateur
industriel. Dès qu'il a pu, il s'est mis à mi-temps, pour vivoter de ses
dessins. Et puis, à partir du milieu des années soixante-dix, il a pu commencer
à en vivre. Il travaillait à temps très plein. Pour ne pas dire tout le temps.
Il n'allait dans les locaux de Charlie que le mercredi, pour la conférence de
rédaction. Il travaillait chez lui, entouré d'énormément d'archives nécessaires
à sa manière très documentée de dessiner. Il ne caricaturait pas en déformant
le visage et le corps des gens, mais en mettant en scène l'homme politique, en
le costumant, en le plaçant dans un décor subtil. Donc, il avait besoin de
s'informer sur les tenues vestimentaires, sur les lieux. Il éduquait sans cesse
son œil. Il aimait les livres, les photos, les tableaux. Il les accumulait dans
son atelier de l'appartement des Batignolles. Nous allions souvent voir des
expositions. Cela nourrissait son étonnante mémoire photographique.
Quel sera votre
rôle vis-à-vis des dessins de votre père, désormais ?
Hélène Honoré: Mon père n'était pas le plus connu de la bande de
dessinateurs. Je tâcherai de faire connaître son travail, pour que les gens
s'en emparent avec leurs yeux. Je tâcherai aussi de défendre ce qu'il était.
Nous étions très, très proches. Je sais ce qu'il aimait, comment il
fonctionnait. Il me montrait un dessin et me demandait si je reconnaissais la
personne : Sarkozy, Hollande, Macron... Selon ma réponse, il retouchait. Très
exigeant avec lui-même et surtout extrêmement modeste, parfois, il lui arrivait
de trouver le résultat « pas mal ». Ce qui correspondait au maximum de sa satisfaction. Et cela, après avoir
retouché dix fois, quinze fois, parfois même après publication ! Il lui fallait
toujours avoir un nouveau projet qui lui permettrait d'avancer, de progresser.
Sa façon de dessiner était en elle-même un engagement. Il savait précisément ce
qu'il voulait représenter et de quelle manière il voulait que cela soit vu. Je
veux continuer à défendre cette conception qu'il avait du dessin de presse. Il
travaillait finement le cadrage. Un perfectionniste, soucieux de vérité. Le
travail bien fait d'un jour appelait un lendemain où il faudrait faire encore
mieux. Ses dessins doivent être présentés dans cet esprit. Du mieux possible.
Et de mieux en mieux.
Le dernier dessin
d'Honoré a fait le tour du monde...
Hélène Honoré: Je n'ai pas oublié ce qu'il m'a dit à propos de ce dessin.
Il avait l'air content : « Ah ! C'est pas mal, quand même. » Ce dessin, devenu célébrissime parce que posté par Charlie le 7 janvier au matin sur
Twitter, figurant Al-Baghdadi déclarant pour ses vœux : « Et surtout la santé ! », il l'a conçu comme
les autres. Scandalisé par quelque chose, une image lui venait d'abord en tête.
Puis, seulement, il cherchait le texte. Le plus court possible, pour servir
l'idée politique. C'est moi qui envoyais ses dessins par mail. On l'a posté
ensemble, celui-là. Ce qui le comblait, c'était le contact avec les lecteurs
qui faisaient allusion à son style, proche de la gravure sur bois, ou à autre
chose. C'était un partage, vraiment. Il était aimé. Entouré d'amis qui
constituaient sa famille, notre famille. Fidèle, tous les mardis, il passait du
temps avec eux... Il adorait aussi répondre aux demandes de conseils des jeunes
(...). Maintenant, moi comme les autres, il faut tout faire pour que son
travail, et celui des autres dessinateurs, ne soit pas interrompu... par
quelques-uns. Chacun aujourd'hui doit trouver sa manière de s'exprimer. De
reprendre son destin en main. Que chacun fasse vivre ce sursaut. Pour que le
combat continue. Reprenne, en fait. Car, depuis quelques années, la société
subit trop. Que leur mort soit une terrible occasion pour que chacun d'entre
nous, d'entre vous, participe à la vie politique du pays, s'engage. Que cet
engagement nouveau se passe dans le cadre professionnel ou personnel, à travers
un hobby, un blog... Que ceux qui ont envie de lancer un journal satirique le
fassent ! Choisir un dessin, l'imprimer, le coller dans un bureau ou ailleurs,
c'est déjà prendre la parole. C'est ce que les gens commencent à faire en ce
moment. Il faut un sursaut, chacun à sa manière ! Voilà. Pour que
tout cela ne finisse pas par le retour au ronron qui précédait. Reprenons la
parole !
El Salón Internacional de Caricatura, Dibujo presionado
Humor de Saint-Just-le-Martel 34a se celebrará del 27 septiembre a 5 octubre
2015
34a FERIA INTERNACIONAL
LA HISTORIETA, DIBUJO DE PRENSA y humor
Septiembre 26-octubre 4, 2015
SOBRE EL TEMA "LA LIBERTAD DE RISA EN":
* HOMENAJE A DISEÑADORES DE CHARLIE-REVISTA
- Woliński:
La reconstitución de su oficina y su escritorio
gracias a la donación realizada por Maryse Wolinski.
Maryse Wolinski, "estoy enojado"
Entrevista realizada por Nadia Le Brun 3 de junio de 2015, en Le Parisien:
"Mi vida es difícil sin él. Su mirada sobre mí, su protección, nuestros
largos rallies, echo de menos el amor. En 47 años juntos, nuestra relación fue
construido como una catedral. Es como m ' había arrancado una parte de mí
mismo. La ausencia de Georges me es insoportable.
Todo sigue siendo el mismo en su apartamento, ¿por qué?
Para vivir un poco con él. Es como que se ha ido en un viaje ... Pero él no
regresará. Y voy a tener que mover. Nuestro propietario quiere tomar este
hermoso espacio para su hijo. Es violento. Por primera vez, unos días antes de
su muerte, había pensado en comprar un apartamento. Lo veo haciendo las
cuentas. Esto nunca lo hizo. Como hago don de taller de Georges en el Museo del
Dibujo de Prensa y el humor de Saint-Just-le-Martel, no se mueven para
mantenerlo auténtico. Este será el inicio de la jugada. (...)
Si George pudiera hablar, ¿qué diría?
"pendejos Strip" para hermanos Kouachi y lo mismo para los que han
fracasado a él ya sus amigos, sus hermanos proteger. George era sombrío desde
noviembre. Según Caroline Fourest, escribiendo conferencia, parecía que estaba
asustado. ¿Se siente en peligro? No hablaba a mí, probablemente para
protegerme. Nunca ha caricaturizado Mahoma. Pero murió, lápiz en mano, y la
libertad de pensamiento.
Y a usted, ¿qué diría?
"Mi pobre querido, a usted a la mierda!" O: "Usted va a rehacer
su vida, sin duda." O: "¿Estás feliz de ser libre?" Lo que
rétorquerais: Siempre he sido, pero ahora no tengo ningún deseo de ser
"Esta ausencia es insoportable ya demasiado tiempo un silencio, un
desierto ...
¿Qué has aprendido de ti en él, desde el ataque?
Dibujé una fuerza en mí que era desconocido para mí. La ira me motiva me empuja
a querer saber todos los detalles del caso. Para aclarar algunos puntos.
Es decir?
Georges no asistía regularmente a la conferencia de redacción, los demás
tampoco. Ese día, todos estaban presentes. Pura casualidad? Un servicio
especializado hizo recomendaciones sobre la seguridad del lugar. Pero el
trabajo no se ha hecho ... tengo una cita con el juez y yo le conté de mis
preguntas. Yendo recibir el premio Hermes en Túnez en honor de George, me
hicieron para visitar el cementerio judío de Túnez y he encontrado la tumba de
su padre, muerto a tiros, también.
Podrías perdonar mejor para llorar?
¿Podemos ya "llorar"? Una expresión que mi marido odiaba.
¿Tiene proyectos?
La carta abierta que me escribió en 1978 que me sirve todo su amor, después de
diez años de matrimonio, será reeditado por Ediciones del Umbral. Estoy
tratando de escribir el prefacio. Y la primera parte de George, "no quiero
morir estúpida", será adaptada al teatro Déjazet en septiembre. Y las
bibliotecas de varios medios de comunicación que serán inauguradas llevan su
nombre ".
- "Favoritos" a tignous, HONORÉ ...
Tignous:
Una semana después del ataque, Chloe tignous, su esposa, confió en la mañana
del RTL.Très movió, ella rindió homenaje a su esposo y elogió el trabajo de los
"sobrevivientes".
"Me alegro de que también rendimos homenaje al hombre que él es el hombre
que era quien fue el diseñador," dice ella.
A El descubrimiento de uno de Charlie Hebdo esta semana, Chloe expresa su
felicidad y gratitud. "Fue una sorpresa para mí ver la cobertura, dice
ella. Me parece maravilloso. Creo que eso sería hiper tignous orgulloso de
ellos. Es un muy bonito robalo. Charlie para que los 3 millones de copias es la
mejor mano que usted podría hacer. Siento que de repente palabras como
"ciudadano", que se habían convertido en palabras casi sucios
llevaron todos sus sentidos "
"La gente, con unos pocos idiotas peligrosos, no son fundamentalmente
malo"
Sí estuvieron solos recientemente reconocidos Chloe. Creo que hoy en día las
personas se han dado cuenta de que todos esos años de abandono y falta de
batallas para mantener esos valores han causado la muerte, no Charlie Hebdo
pero los diseñadores y otros. Y eso no es posible. Debe tener confianza en el
hombre, finalmente, ella admite. La gente, con unos pocos idiotas peligrosos,
no son intrínsecamente malo ".
Un padre y un marido antes de ser diseñador
"Antes de que ninguno tignous que murió, era mi marido, que murió, el
padre de mis hijos, el amor de mi vida, dice el dolor Chloe. Yo he tenido miedo
por él, pero yo nunca pensé que iba a ser asesinado. Él murió por eso, la gente
nos dice que esto no es posible. Si las personas son capaces de movilizar así,
entonces tal vez mis hijos y los hijos de tignous ya no tienen que vivir: así
que sí que me hace feliz y fuerte para el futuro y para ellos. Así que ahora no
es necesario que caiga "
Bernard Verlhac, su verdadero nombre, sus dibujos publicados hace más de 30
años. Con sus compañeros dibujantes Cabu, Woliński, Honore Charb, trabajó para
varias Marianne semanal como Charlie Hebdo o el pato encadenado. Su esposa
recuerda: "tignous siempre ha dibujado, hizo la escuela de la calle
Madame, la Ecole Boulle. Es su visión del mundo que era increíble. Era un muy
humilde. Me alegro también rendimos homenaje al hombre que era. Este es el
hombre que lo hizo fue el diseñador. Le pasó a él muy a menudo me preguntan mi
opinión y estábamos casi siempre de acuerdo, sonrió Chloe. A veces pensaba que
empujó el sobre un poco más lejos. No me atreví a su compostura. Pero lo hizo
con tanta bondad que la gente nunca se tomaron la molestia porque era tignous.
Él dijo: "Me gusta todo lo que es bueno".
"Cómo arruinar sus vacaciones", es el título de una colección de
dibujos, firmado y Pascal Gros tignous,. "Estos diseños fueron hechos en
el verano de 2014, con tignous y ellos se habían reunido para la Marianne
semanal. Cualquier parte de estos dibujos se convirtió en una serie de verano
en el periódico", dijo Pascal Gros.
"Seguimos como antes"
Esta es Chloe quien seleccionó los dibujos. "Los dibujos ya estaban más o
menos seleccionada porque era un proyecto de Pascal y tignous. Y luego estaba
el deseo con Pascal para divertirse, para honrar tignous para resaltar",
explica la viuda del artista.
"Si el tema general, es de las vacaciones, muchos diseños frente a la
crisis, la noticia", señala Pascal Gros, cuyo modo de dibujo no ha
cambiado después del ataque contra Charlie Hebdo. "Nos reímos de todo, de
todo se puede tratar con humor. Después de la forma en que trabajamos, no hay
cincuenta (...), continuamos como antes", considera.
Honrado:
Cómo dibujar Philippe Honoré, simplemente dijo Honore, fue la expresión de un
compromiso.
Hélène Honoré, treinta y cuatro años, única hija del dibujante e ilustrador
asesinado el 07 de enero a la edad de setenta y tres en las oficinas de Charlie,
habla (entrevista a la Humanidad):
¿Alguna vez imaginaste la posibilidad de perder a su padre en tales
circunstancias? ¿Estabas preocupado?
Hélène Honore. "De ninguna manera Él mismo no era en absoluto preocupado
cuando estaba firmando autógrafos, no utiliza para ampliar en la ventana que
era parte del equipo de Charlie. semanales para evitar que la gente viene a
discutir o insultar a nadie. Eso es todo. Sucedió, pero siempre habían hecho en
la diversión. La gente tiene derecho, incluso hoy en día, para criticar a
Charlie. No hay ningún problema en eso. Pero hay una diferencia entre el amor y
no el amor, comprarlo, no lo compre, encontrarlo divertido o no, y tomar un
Kalashnikov venir matar a todos ! Eso, no, no imaginamos. Cuando un dibujo
hecho en su esquina te divierte, divertirse a su alrededor, se distribuye a
varios miles de lectores que compran el periódico, no se puede imaginar que
puede ser utilizado más tarde por ... No tengo la palabra que puede definir
ellos ... Hacer un periódico satírico nunca ha sido percibida como un acto de
riesgos. Estamos en Francia! Apreciamos o no tal o cual manera, aquí la prensa
trabaja en una cierta libertad, no obstante. Mi padre tenía un carnet de
prensa. Fue periodista. Sus dibujos, que era su manera de pensar (...)
Y estos elementos comunes, se puede poner palabras en él?
Hélène Honoré: Soporte del lado más débil. En el lado del uno operado por el
más fuerte. Ya sea como parte de la empresa, la inmigración e indocumentados,
el feminismo, por ejemplo. Más allá de activismo, que se celebró desde el lado
inferior en todas las situaciones era su manera de pensar cada segundo, una
estructura mental que hizo que se pusiera de pie en el lado de las mujeres de
todos los países, entre ellos Francia, la prostitución, el último operativo en
particular. Menor en compañía, el empleado puede ser enfrentado con un
empleador. Durante la guerra de Argelia eran la cara colonizado los
colonizadores. Todos aquellos que son explotados, oprimidos, utilizada por
otros. A menudo nos preguntamos, con humor (...) La idea de colocar al lado de
los que viven de su trabajo y no el trabajo de otros fue clave para mi padre.
Su compromiso con este también se extendió a todos los seres vivos, incluidos
los animales, algunos de los cuales son operados, reducidos al estado de cosas
por interés financiero puro placer o para algunos. Ha sido durante mucho tiempo
militante de un sindicato, incluyendo la defensa de los derechos de los
trabajadores independientes. Se dejó. Obviamente. Votó Mélenchon en la elección
presidencial. Pero no fue involucrado en un partido desde 1980, mientras que el
uso de alto interés en la política, en el verdadero sentido. Había construido
sus valores. Vivió. Al otro lado de la caricatura política, podría ser
expresada. Esta es tal vez lo que hizo que ya no sentía la necesidad de abogar
dentro de una organización. Sus dibujos no tenían la intención de imponer nada
como tal. Mi padre era sólo emitirá su lectura del mundo, sin forzar a nadie a
pensar como él. "Así es como este mundo se hace eco en mí", era el
significado de su obra.
¿Cómo se hizo eco el pasado domingo en que entras en París?
Hélène Honoré: En este trabajo, distinguir dos partes. Hubo un lado de las
personas que caminan, con todo lo que un pueblo puede ser heterogéneo. Todo el
mundo no estaba allí por las mismas razones. En medio de este pueblo que se
movilizaron en París, con una emoción más o menos políticamente construidos,
caminé. Algunos no habían manifestado desde hace treinta años, dijeron. Y todos
estos pasos, estos mítines increíbles del mundo. Increíble lo tanto aumentar
las multitudes en torno a un tema, incluso si todo el mundo no está de acuerdo
en todo. Distingo esto desde la gran Barnum política y medios de comunicación.
Cadenas continuas que muestran en tiempo real, sin un análisis de la nada, y
pasan rápidamente. Hollande está allí, que era su papel. Pero invitar a los
jefes de Estado que están lejos de respetar la libertad de expresión en su
propio país parece políticamente incomprensible. Uno podría haber temido, con
fuertes divisiones que existen en la sociedad francesa, que estos eventos son
una oportunidad para que ciertos individuos para estigmatizar aún más
musulmanes. Este no era el caso. Por el contrario, sentía que la gente tomó el
camino de la acción de participar en la vida de su país. A mi alrededor,
algunos compartidos dibujos, riendo. O se convirtieron de nuevo se convirtió en
activo en la política. Mientras que los jefes de estado en la vanguardia de la
marcha, seguido hacer política como antes, ya que saben el cómo. La gente
detrás estaba ocupado, discutido, plantean actos políticos mediante la
impresión de dibujos, distribuirlos. Y despertar popular ha reiterado esta
mañana la noticia de la venta. Lleno de gente en las calles de París a las seis
de la mañana para comprar un periódico, mi panadero nunca había visto eso! Un
acontecimiento político real!
Honoré vivió larga del diseño?
Hélène Honoré: Desde la edad de dieciséis años, que quería ser artista. Era su
sueño. A finales de los años sesenta, no era absurdo contar en vivo. Tuvo que
abandonar la escuela muy joven para ayudar a su madre, cuya tienda de
comestibles se declaró en quiebra. Autodidacta, se convirtió en el primer
diseñador industrial. Tan pronto como pudo, comenzó a tiempo parcial, para
raspar la vida con sus dibujos. Y luego, a partir de mediados de los setenta,
fue capaz de comenzar a vivir. Trabajó momento muy lleno. No quiere decir todo
el tiempo. Fue sólo en las oficinas de Charlie el miércoles de la reunión
editorial. Trabajó en casa, rodeado de una gran cantidad de archivos necesarios
para su útil forma de dibujo. No caricaturizado al distorsionar la cara y el
cuerpo de las personas, pero poniendo en escena el político en el vestuario,
colocándolo en una decoración sutil. Así que tenía que aprender acerca de los
trajes de la escena. Constantemente éduquait su ojo. Amaba los libros,
fotografías, tablas. Fue acumulando en su apartamento estudio Batignolles. A
menudo nos fuimos a ver exposiciones. Esto alimentó su increíble memoria
fotográfica.
¿Cuál será su vis-à-vis el papel de los dibujos de tu padre ahora?
Hélène Honoré: Mi padre no era los más famosos diseñadores de la banda. Voy a
tratar de hacer su trabajo para que la gente se apoderan con sus ojos. También
trato de defender lo que era. Estábamos muy, muy cerca. Yo sé que él amaba cómo
funcionaba. Él me mostró una foto y me preguntó si yo reconocí a la persona:
Sarkozy, Hollande, Macron ... Según mi respuesta, retocada. Muy exigente
consigo mismo y, sobre todo, muy modesta, a veces le sucedió a encontrar los
resultados "bastante". Que correspondía a su máxima satisfacción. Y
eso, después de haber tocado diez veces, quince veces, a veces incluso después
de la publicación! Tenía que siempre tienen un nuevo proyecto que le permitiría
avanzar, de progresar. Su forma de dibujo era en sí un compromiso. Él sabía
exactamente lo que quería representar y cómo quería que se vea. Voy a seguir
para defender esta concepción que tenía de caricaturas de prensa. Funcionó
encuadre bien. Un perfeccionista, ansiosa de verdad. Bien hecho el trabajo un
día llamó una mañana donde lo haría mejor. Sus dibujos se presentarán en este
espíritu. Tan bien como sea posible. Y cada vez mejor.
El último dibujo de Honore dio la vuelta al mundo ...
Hélène Honoré: No he olvidado lo que me dijo sobre este dibujo. Parecía
contento: "¡Ah! No es malo, sin embargo. "Este dibujo, se hizo famoso
porque Charlie Publicado por 07 de enero por la mañana en Twitter, Al-Baghdadi
establecido para la declaración de sus deseos:" Y sobre todo la salud!
"Él lo diseñó como los demás. Escandalizados por algo, una imagen vino
primero en su mente. Sólo entonces, buscó el texto. Lo más corto posible, para
servir a la idea política. Fui yo quien estaba enviando sus dibujos por correo
electrónico. Fue publicado en conjunto, que uno. Lo que más le llena fue el
contacto con los lectores en alusión a su estilo, cerca de la xilografía, o
algo más. Fue un intercambio, de verdad. Era amado. Rodeado de amigos que eran
su familia, nuestra familia. Es cierto, todos los martes, pasó tiempo con ellos
... Él amó a responder a las solicitudes de asesoramiento para los jóvenes
(...). Ahora me gusta los demás, tenemos que hacer todo para que su trabajo y
el de otros diseñadores, no se interrumpe por alguna .... Ahora todo el mundo
tiene que encontrar su propia manera de expresarse. Reanudación de su destino.
Que cada uno no vivir este comienzo. Para la lucha continúa. Resume, en
realidad. En los últimos años la empresa sufre también. Que su muerte es un
momento terrible para todos nosotros, de que la participación en la vida
política del país se ha comprometido. Este nuevo compromiso que está sucediendo
en el lugar de trabajo o personal, a través de un pasatiempo, un blog ... Que
los que quieren poner en marcha un periódico satírico hacerlo! Seleccione un
diseño, impresión, pégala en una oficina o en otro lugar, ya está hablando.
Esto es lo que la gente está empezando a hacer ahora. Se necesita un nuevo
comienzo, cada uno a su manera! Aquí. Por todo esto no termina volviendo a
ronronear que precedido. Que la palabra!